Chaque week-end, L’Hebdo des PME, le rendez-vous des Petites et Moyennes Entreprises. Jeanne Baron reçoit des patrons et fondateurs d’entreprises qui se démarquent dans leur secteur, suivi de l’intervention d’un expert dans son domaine. Dans ce numéro, Cyril Besse livre son expertise sur les tendances de l’après confinement.
L’émission a été diffusée sur BFM Business (28 & 29 novembre 2020), la 1ère chaîne française d’information économique et financière en continu.
Cette période de confinement et plus généralement la crise sanitaire, ont été un catalyseur pour un certain nombre de tendances qui émergent ou s’accélèrent telles que :
Le marché de la location/seconde main
Historiquement ce sont les pure players qui ont investi ce marché (Back Market, le Bon Coin ou Vinted). Cependant de plus en plus d’enseignes physiques se lancent sur le marché de la seconde main et ce pour 3 raisons principales :
- Economique : c’est un marché qui représente plusieurs milliards d’euros, on le constate avec « Vinted » spécialiste de la seconde main entre particuliers, qui rafle la mise en générant 1,3 milliard d’euros de chiffres d’affaire. Les enseignes souhaitent ainsi bénéficier de cette manne en investissant sur ce marché.
- Sociétale : de nombreux ménages ont diminué leur consommation, soit par obligation dû à la baisse de leur pouvoir d’achat durant le confinement, soit par choix car réaliser un achat en seconde main représente un acte militant pour beaucoup de consommateurs.
- Environnementale : récupérer des articles de seconde main et les revendre s’inscrit parfaitement dans une logique d’économie circulaire qui vise à réduire les impacts environnementaux. Elle est par ailleurs la promesse d’un nouveau modèle de développement souhaité par les consommateurs.
Le modèle hybride des hypermarchés
Pendant le confinement, les enseignes de la grande distribution ont vu leur chiffre d’affaires augmenter notamment sur le périmètre alimentaire. Cependant, en hypermarché, les marges s’effritent et ce depuis de nombreuses années sur le périmètre « non alimentaire ».
Afin d’améliorer leur rentabilité au mètre carré, les hypermarchés ont peut-être trouvé la solution en s’alliant avec des enseignes non alimentaires afin de mieux répondre aux attentes du client. Pour ces enseignes qui limitent, de plus en plus, l’extension de leur réseau de magasins physiques, c’est une façon de trouver de nouveaux canaux de distribution à moindre coût.
Cette hybridation peut prendre différentes formes : Carrefour Belgique a intégré des corners de l’enseigne Décathlon dans ses magasins. A l’inverse le point de vente Décathlon situé à Namur a installé un corner « Carrefour Bio ». Enfin, en Ile de France, ce sont les magasins Franprix qui ont ouverts leurs surfaces de vente aux produits Décathlon.
Le marché local
Circuits courts, marché local… Le confinement a bousculé les habitudes de consommation même s’il faut cependant prendre en compte certaines problématiques tels que les coûts. En effet, un producteur économise sur les coûts de transport et d’acheminement cependant les coûts de production en France reste élevés par rapport à d’autres pays. C’est pourquoi les produits locaux sont plus cher par rapport aux produits d’importation.
Le taux de pénétration de ce marché va diminuer par rapport à la période de confinement cependant les français ont adopté le « consommer local » et cela va perdurer sur le long terme notamment pour faire travailler les producteurs locaux et accéder à des produits frais, avec ce profond sentiment du « manger mieux ».