Vers une explosion du e-commerce
Ces deux dernières années, les clients ont dû s’adapter à un marché qui a fonctionné en mode « Stop and Go » à cause des divers confinements, couvre-feux, fermetures de magasins non essentiels, etc.
L’un des grands gagnants de cette crise sanitaire est le e-commerce. Aujourd’hui, selon la FEVAD, près de 41,6 millions de français achètent en ligne, ce qui représente 81,4% des internautes français.
Preuve en est : toujours selon un article de la FEVAD (février 2022), le nombre de marchands actifs en 2021 est en croissance de 11% par rapport à 2020 pour atteindre un total de 200 000 sites marchands actifs ! 40 000 nouveaux sites marchands ont vu le jour depuis le début de la pandémie. L’année 2021 a été extraordinaire pour les marketplaces avec notamment des levées de fonds importantes de 2 acteurs principaux : Mirakl avec 472m€ et ManoMano avec 300m€.
Vers une nouvelle façon de consommer
La crise du covid a fait évoluer les mentalités des consommateurs et ainsi notre façon d’acheter. Les clients se tournent de plus en plus sur les produits locaux, biologiques, responsables ou encore “made in France”. Tous les secteurs sont concernés comme le démontre l’émergence de certains sites spécialisés dans les produits biologiques comme Lafourche.fr ou encore le site Greenweek qui appartient à Carrefour. Le marché du non-alimentaire n’est pas en reste. En effet, un site comme Cdiscount n’hésite pas à proposer des gammes exclusivement « made in France ».
Les clients achètent également de plus en plus de produits reconditionnés. En 2020, selon une étude de l’IFOP, 60% des Français ont acheté ou avaient l’intention d’acheter un téléphone portable reconditionné contre 53% en 2019. Le marché de la seconde vie est en pleine expansion comme le démontre la récente levée de fonds de Backmarket à hauteur de 450m€. De nombreux sites e-commerce historiques tels que Fnac ou Rue Du Commerce se sont également mis à la page en proposant une gamme large de produits reconditionnés.
Vers la fin du magasin ?
Certains diront que le e-commerce contribue à la fin des petits commerces. Au contraire, il faut le prendre comme une opportunité. Une opportunité de croissance bien sûr mais surtout une opportunité de changement, de réorganisation et surtout la possibilité de se réinventer autour des besoins et envies des clients.
Pour ce faire, les commerçants doivent fluidifier le parcours client et rendre compatible le « online » et le « offline ». Le rôle du magasin phygital (physique et digital) est à redéfinir dans le but d’offrir aux clients une nouvelle expérience et (re)créer du lien : digitalisation du magasin, humanisation du site web (live shopping par exemple), amélioration de l’expérience client (UX, livraison à domicile sous quelques heures, optimisation des moyens de paiement, click and collect…etc.
La proximité avec le client est également devenue un des enjeux du e-commerce. Le but étant de rentrer dans le cercle d’intimité du consommateur comme ont très bien su le faire des enseignes telles que Amazon ou Netflix. D’autres commerçants de proximité s’y essaient également via les marketplaces locales qui leur permettent de cibler leur clientèle dans une zone géographique proche d’eux. C’est le cas, par exemple, de la place de marché “Ma Ville Mon Shopping” qui permet aux consommateurs de pouvoir acheter plus de 200 000 produits auprès de commerçants autour de chez eux. Ces places de marchés représentent un réel enjeu business notamment lors de grosses périodes comme les fêtes de fin d’année.
Le e-commerce et le magasin ont donc encore de belles années devant eux. Cependant le plus dur reste à faire : mutualiser leurs efforts et trouver une synergie afin de répondre aux besoins des clients et surtout les fidéliser !
Par Rémi Garnier