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Les femmes du retail : portrait de Garance Osternaud

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Dans cette rubrique, nous vous invitons à découvrir des portraits de femme au travers de leurs parcours et de leurs expériences. Elles partageront également leurs conseils et leur vision du retail.

Pour ce nouveau rendez-vous des “Femmes du retail”, nous avons interviewé Garance Osternaud, Head of merchandising and B2B supply chain (Global CTO team) chez Carrefour.

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Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour ! Je m’appelle Garance Osternaud, j’ai 38 ans et je suis maman d’un petit garçon.

Biologiste de formation, spécialisée dans la qualité agroalimentaire, j’aime apprendre des autres, partager mes expériences et être utile à des projets concrets autour de l’alimentation.

Et, depuis 12 ans, je travaille chez Carrefour.

Pouvez-vous décrire votre poste actuel chez Carrefour ?

Je suis arrivée chez Carrefour en 2010. En 12 ans, j’ai occupé 4 postes différents.

J’ai commencé, Responsable Qualité, sur le développement des produits à marque Carrefour.

En 2014, j’ai rejoint l’Audit interne Groupe pour évaluer la maîtrise des risques sanitaires et réputationnels par les équipes des différents pays d’Europe.

Après la naissance de mon fils, j’ai intégré la Direction Organisation France, un département de consultants internes, qui accompagne des projets transverses, stratégiques ou innovants. Comme dans un cabinet de conseil, on peut être mandaté sur différents sujets.

Travailler sur la traçabilité alimentaire grâce à la blockchain, en étroite collaboration avec l’IT, m’a permis de découvrir le milieu du digital.

Cette initiative française a rapidement intéressé les pays du groupe : nous avons documenté la méthodologie, formé des Product Owners. Le programme est devenu international à l’été 2020.

J’ai alors basculé sur mon poste actuel où j’adresse encore la blockchain, mais aussi d’autres problématiques marchandises et supply chain B to B.  Au sein de l’équipe Global CTO, nous accélérons la transformation digitale, en lien avec la stratégie de l’entreprise :  nous identifions les sujets les plus porteurs, nous détectons les tendances dans le retail, nous partageons les bonnes pratiques entre les pays du groupe et nous évitons les doublons en cassant les silos entre les collaborateurs.

La conception de l’assortiment, les relations avec les producteurs, la planification des approvisionnements, l’optimisation des opérations logistiques : le périmètre que j’adresse est large et au cœur de l’activité d’un distributeur. C’est passionnant !

Ce parcours un peu « atypique » s’explique par une forte curiosité, à la fois intellectuelle et humaine : j’aime me sentir utile, aller au bout des sujets, découvrir les enjeux et les métiers des autres, ce qui m’amène à relever des challenges sur des périmètres que je ne connaissais pas initialement.

La confiance de mes managers et la culture d’entreprise de Carrefour, qui crée des passerelles et favorise la promotion interne, ont aussi permis cette évolution. Il y a tellement de métiers dans le Retail, pourquoi se limiter à un seul ?

Quel a été votre parcours avant de rejoindre Carrefour ?

Pour moi, l’alimentation est essentielle : c’est à la fois un plaisir et un facteur de bonne santé. Même en France, de grandes disparités subsistent quant à l’accès à une nourriture de qualité. J’ai toujours voulu contribuer à la rendre plus accessible. Le secteur agroalimentaire m’a permis cela, et aussi de collaborer avec des gens venant d’autres univers !

J’ai commencé ma vie professionnelle au Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL). Le CTIFL accompagne tous les acteurs de cette filière, pour améliorer les méthodes de production et les pratiques commerciales. Basée à Rungis, je travaillais sur la conservation des fruits et légumes lors du transport et du stockage. Un partenariat avec Monoprix, sur la démarque, m’a permis de mettre un pied dans les réserves des supermarchés… et dans le Retail.

J’ai ensuite quitté la France pour l’Espagne et le Marché d’Intérêt National de Rungis pour celui de Barcelone, où j’ai intégré Cultivar, un grossiste en Fruits et Légumes. Je m’occupais de l’agréage à réception, des formations et accréditations qualité du site, puis de la conformité des importations et du suivi logistique. J’alimentais aussi le site internet avec des astuces de conservation, des recettes, etc… dans une entreprise familiale, on touche facilement à tout, y compris au marketing.

Au bout de 3 ans et demi, j’ai eu envie de revenir en France pour me rapprocher des miens. Une de mes anciennes collègues au CTIFL partait en congé de maternité, elle m’a proposé de la remplacer durant cette période. Puis, je suis rentrée chez Carrefour.

Quels défis ou difficultés avez-vous rencontré, en tant que femme, dans le monde du Retail / IT ?

Je ne crois pas avoir rencontré de grosses difficultés propres au fait d’être une femme, et de surcroît pas lors de mon dernier poste à l’IT. Je dirais même que l’on m’a confié des responsabilités et un périmètre important alors que j’étais une femme relativement jeune. J’ai travaillé et on m’a fait confiance, pas à pas :  essayer, apprendre, puis dépasser certaines limites. Et recommencer.

Evoluer ou pas, avoir un moment de doute sur sa carrière, finalement, cela arrive aussi aux hommes. Les difficultés se cristallisent parfois au moment d’avoir un enfant, mais tout dépend de l’environnement. Carrefour est une entreprise bienveillante, Il y a même une crèche au sein du siège.

Quels sont les conseils que vous donneriez aux femmes qui souhaitent travailler dans ce secteur ?

Se poser la question de ce qui leur plaît vraiment, de ce qui est important pour elles et de faire les choses avec le cœur.

Être alignée avec soi-même et cohérente, permet d’être plus lisible pour les autres.

Les personnes changent, les entreprises et les métiers évoluent. Aussi, il ne faut pas hésiter à se poser de temps en temps des questions sur ses objectifs pour continuer à s’épanouir dans sa carrière.

Avec ses proches aussi, il faudrait pouvoir évoquer régulièrement ses envies personnelles et professionnelles. Pour un équilibre durable, c’est important que chacun parle de ses aspirations et écoute les besoins de ceux qui seront impactés par les décisions. On dit souvent que derrière les grands hommes, il y a des grandes femmes, mais derrière les grandes femmes, il y a aussi des grands hommes, des parents, des enfants, des amis aussi. Être forte dans sa vie personnelle, soutenue par son entourage, cela aide à s’ouvrir plus facilement à des défis professionnels.

Quelles sont, selon vous, les prochaines tendances du Retail ?

D’abord, la durabilité, l’innovation et la transition écologique, autant dans le monde alimentaire que non-alimentaire.

Les préoccupations autour de la biodiversité, de notre lien en tant qu’humain, à la terre et aux animaux sont essentielles : les modes de production, le transport des denrées, tous nos choix de consommation, se faire livrer ou se déplacer ont un impact sur la planète.

Ensuite, la flexibilité. Le monde change vite, les entreprises doivent s’adapter avec agilité. Les comportements et les attentes des clients sont différents d’un pays à l’autre, d’un produit à l’autre, d’un jour à l’autre. Pour plein de bonnes raisons, le même consommateur peut être très soucieux des couches pour son enfant tout en achetant de la pizza «premier prix» ; il peut fréquenter les magasins et les sites e-commerce. Face à cette multiplication des modèles, la distribution doit se réinventer pour répondre à tous les challenges.

Enfin, l’humilité. La bonne réponse n’est pas absolue : il peut y avoir plusieurs solutions à une même problématique, et avec la meilleure volonté, on fera sans doute des erreurs en cherchant à s’améliorer. L’envie profonde de servir les consommateurs permet de tester des nouvelles choses, d’en arrêter certaines moins performantes, de revenir en arrière, tout en gardant un cap, une grande cohérence.

Merci à Garance Osternaud de nous avons accordé cet entretien. Rendez-vous prochainement pour un nouveau portrait des “femmes du retail”.

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